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Européens de seconde classe, photographies d’Hernan Campaniello

Du 12 au 31 novembre au Lieu Dit


Depuis le début de l’été, Nicolas Sarkozy et son gouvernement multiplient les déclarations hostiles et discriminatoires envers la communauté rom, constituée de citoyens européens présents sur le territoire français.
Après avoir fait rapidement le parallèle entre les Roms et l’insécurité, Sarkozy annonce que les camps seront évacués et la majorité de ces membres expulsés vers leur pays d’origine.

Sous ses ordres, la police démantèle les camps à tour de bras, laissant des centaines de familles errantes, dépourvues des liens qu’ils ont commencé à tisser sur place avec l’école, les services de santé, les associations de solidarité et d’insertion.

Selon la théorie dictée par Bruxelles, ces Roms en provenance de Roumanie, Bulgarie, Hongrie et des Balkans bénéficient de la libre circulation à l’intérieur des 27 pays de l’Union Européenne. Ils semblent cependant ne pas jouir des mêmes droits que le reste des citoyens européens.

Les personnes qui apparaissent ici ont été expulsées d’une maison occupée de Montreuil fin juillet 2010. Le 14 août, ces 36 Roms provenant de la Transylvanie roumaine ont été logés pendant une semaine dans le gymnase Henri Wallon, grâce à l’intervention du collectif La Voix des Rroms.
Les photographies ont été prises à ce moment, à l’occasion d’un reportage pour l’agence de presse argentine Télam. L’exposition reprend pour titre une phrase d’un des jeunes : « Les gouvernants européens diffusent la peur de l’autre, et créent par là différentes catégories de personnes. Nous sommes Européens, mais des Européens de seconde classe. »

L’expulsion des 14 hommes du groupe n’a pas eu lieu ; loin du battage médiatique de cet été, les Roms restent à la dérive et comptent uniquement sur l’aide d’associations de la société civile, face à l’incompétence des autorités municipales. Quelques personnes demeurent 3 semaines dans la rue, sans aucune proposition de la Mairie de Montreuil, qui inflige des amendes aux citoyens solidaires des Roms. Aujourd’hui, les familles divisées entre Montreuil et Paris sont maintenues dans l’incertitude et subissent des conditions de vie inacceptables.

En tant qu’immigré en France, je découvre une fois de plus avec stupeur un État qui cherche ses ennemis dans la différence, à travers un message irresponsable stigmatisant une communauté entière. Sans aucun doute, l’amalgame simpliste du gouvernement qui considère les Roms comme « une menace à l’ordre public » et la complicité silencieuse d’une grande partie de la société est le signal d’un anéantissement des valeurs qui ont fait de la France un référent mondial des libertés et de l’hospitalité.

Hernán Campaniello
Journaliste et photographe, né en 1976 en Argentine.
hernanbelleville@gmail.com


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