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Samedi 4 juin à 13h00
La journée d’échanges et de débat que nous proposons pour ce 4 juin a pour ambition de devenir un des points de départ d’une nouvelle reconnaissance des enjeux démocratiques liés à la santé et de s’inscrire dans un mouvement international de sa réappropriation citoyenne.
11La reconnaissance de la santé en tant que bien commun a fondé la revendication de sa prise en charge par les institutions publiques dans les pays démocratiques.
Dans un tel contexte, des expériences de soins humanistes ont vu le jour et, notamment en France dans le cadre des soins de psychiatrie de Secteur.
Depuis plusieurs années maintenant, on assiste, atterrés, au processus inverse : le pouvoir néolibéral international est déterminé à privatiser les institutions de santé, à transformer définitivement la santé en bien de consommation négociable sur le marché, en marchandise parmi les autres marchandises. Cette logique politique veut installer la concurrence entre les soignants mais aussi entre les patients à travers la mise en place de mesures relatives à la dotation financière des structures, à la rémunération et au remboursement des soins.
Le retrait, parfois insidieux, parfois brutal, des moyens de financement public procède de pair avec l’imposition de normes standardisées qui vident l’acte thérapeutique de son essence. Ces normes néolibérales neutralisent tout contrôle démocratique des décisions et aboutissent à des situations de précarité sanitaire dans des territoires ou des pays entiers. Les gouvernements sont les agents de cette politique.
L’alternative à proposer ne peut que reposer sur l’action citoyenne de résistance. Une résistance qui est, au-delà des nécessaires revendications, une création d’espaces de soins indépendants à la fois de l’Etat et de l’économie de marché. Une action orientée par les principes de la démocratie dans le soin, de la solidarité universelle et du caractère humaniste de l’acte soignant. La ligne de perspective d’une telle action l’oriente vers l’autogestion de la Santé à tous les niveaux.
En Grèce, le désastre humanitaire consécutif à l’application des politiques d’austérité imposées par le pouvoir néolibéral international a donné naissance à un vaste réseau de structures sanitaires solidaires autogérées qui assurent les soins d’une partie de la population exclue du système officiel.
En France, dans des territoires désertés par le système sanitaire et social, des initiatives citoyennes de soins tournés vers les besoins spécifiques des populations locales sont en place ou en voie de création.
Dans d’autres pays il existe évidemment des projets similaires.
Dans tous les cas ce qui est en cause c’est le droit de toutes et tous de bénéficier d’un accueil et d’une écoute égalitaire garantissant la dignité de la personne humaine.
Ces projets cantonnés localement par le système risquent l’invisibilité et l’étouffement du message politique et social inhérent à leur émergence.
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