Bar restaurant Le Lieu Dit - 6, rue Sorbier 75020 Paris - 01 40 33 26 29 - contact@lelieudit.com
Jeudi 25 novembre 2021 à 19h
Avec :
Philippe Askénazy, Benjamin Coriat, Nathalie Coutinet, David Flacher, Dany Lang, Virginie Monvoisin et Dominique Plihon.
Animation/discussion : Mireille Bruyère
La pandémie du Covid-19 est un révélateur d’une crise globale qui vient de loin. L’expansion sans limites du capitalisme a conduit à une dégradation sociale et de l’écologie sans précédent. En repoussant toujours plus loin les frontières de l’exploitation des humains et de la nature, pollutions, réchauffement du climat, ouragans, inondations, méga-feux et zoonoses sont devenus des menaces permanentes. Sourds aux alertes de plus en plus pressantes du GIEC, de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et de l’Union internationale pour la conservation de la nature, et aveugles devant l’explosion des inégalités, les gouvernements reculent toujours la mise en œuvre de mesures rompant avec le règne du profit.
Mais la crise est telle que la pandémie a suscité une immense discussion sur ce que nous devions considérer comme essentiel. Quels sont les travaux indispensables à la vie et à l’équilibre des sociétés ? Comment reconnaître à leur juste valeur les tâches accomplies par tous ceux qui s’y adonnent ? Parmi toutes celles qui sont possibles, quelles sont les activités humaines prioritaires ? Tout simplement, de quoi avons-nous vraiment besoin ?
Telle est la question que Les Économistes atterrés ont retenue au cours de ces deux années de confinement et de recherche d’antidotes à un dérèglement planétaire total. Dans un livre publié aux éditions Les Liens qui libèrent, ils proposent une mise à plat d’une problématique nouvelle : puisque les besoins sont, dans un très large mesure, déterminés socialement et culturellement, ils ne peuvent être dictés par les lobbies publicitaires exprimant de stricts intérêts mercantiles.
Qui pourrait contester que se nourrir, se soigner, se loger, s’éduquer, se cultiver constituent des enjeux vitaux ? Il n’est pas seulement question d’une affaire de quantité, mais surtout de qualité. Ainsi, bien se nourrir suppose d’abandonner l’agriculture industrielle pour un modèle agro-écologique qui, en de nombreux endroits et secteurs, ouvre déjà une autre voie. C’est aussi le cas pour se soigner, dont l’impératif a été souligné par la pandémie : mais le dévouement et l’abnégation des soignants sont entravés par la soumission de l’hôpital à des normes de rentabilité ; un contrôle démocratique exercé par les personnels et les citoyens serait une condition de restaurer un véritable service public de santé.
Il en va de même pour toutes les autres exigences identifiées, en précisant les conditions qui permettraient de produire les biens et services nécessaires à la population : des logements sains et isolés thermiquement, des services éducatifs et culturels sortis de l’emprise du marché.
On découvre alors que répondre aux attentes réelles de la population implique d’une part une organisation du travail et de la production complètement refondée vers une bifurcation productive dans des entreprises à taille humaine, gouvernées démocratiquement, associant la réduction du temps de travail et la garantie de l’emploi. D’autre part, la reconversion des structures productives est la clé d’une transition écologique. Le travail et le souci écologique sont alors une manière d’inaugurer un vivre ensemble où les inégalités laisseraient le pas à un véritable lien social. Ce dont nous avons vraiment besoin, c’est de la réinscription de l’intérêt général et du bien commun aux frontons de la démocratie.
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