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QUELLE MODERNITE POUR LA GAUCHE ? Rencontre revues Mouvements / Multitudes

Mardi 13 décembre à 19h


Ces derniers mois, pour lire la crise actuelle et travailler les réponses qui pourraient être portées par la Gauche, les revues Mouvements et Multitudes, parmi bien d’autres, ont chacune à leur façon élaboré des réflexions qui permettent de réouvrir quelques chantiers que la Gauche ne peut se permettre de laisser en plan. Autour de leurs numéros récents, et en compagnie des auteurs qui y ont contribué, ces deux revues proposent une rencontre discussion au Lieu Dit (6 rue Sorbier, 75020), le 13 décembre à 19h.

Qu’il s’agisse du dernier numéro de Mouvements, « Gauche : Attention chantier ! » ou du dernier numéro de Multitudes qui oppose Europe fédérale et apocalypse du capital, après avoir questionné avant l’été le rapport de la Gauche à l’économie, ce sont les réflexes de la Gauche sur un certain nombre de dossiers chauds qui sont questionnés. Associé à des mots clefs comme progrès, émancipation, égalité, notre imaginaire politique a peut-être besoin d’être interrogé !

Il n’est ainsi pas sûr que l’identité de la Gauche doive être intimement liée à l’idée de progrès qu’elle a longtemps portée en étendard. Aujourd’hui encore, « être moderne », ou ne pas l’être, sert de critère distinctif entre une gauche – celle décrite comme partisane du repli protectionniste, d’une méfiance rétrograde à l’égard des avancées de la science et de la technique par exemple – qui ne saurait qu’opérer des reculs et une autre qui chercherait, malgré l’adversité, à aller de l’avant. Mais de quel avant et de quels reculs parle-t-on ? Il nous faut nous interroger sur le contenu même de cette modernité et comprendre comment la gauche situe ou pourrait situer son questionnement à l’égard de celle-ci. La gauche ne semble pas s’être saisie de cet enjeu dans sa globalité. Relativiser ce qui était hier le moyen du progrès ne revient pas à relativiser les fins. S’il faut réinterroger ces notions, c’est en raison de leur prétendue universalité, de l’obstacle qu’elles constituent, aujourd’hui, vers l’émancipation effective.

Un certain nombre de questions essentielles pour fixer un cap à nos engagements méritent d’être posées à la lumière de cette interrogation sur la modernité : que veut dire travailler ? Ne pas travailler ? S’épuiser, prendre du repos, ou du « loisir » comme on dit ? Que veut dire enseigner, apprendre, se former ? Sous quelles formes, dans quels dispositifs, à partir de quelle architecture sociale élaborer tout cela ?

Nous proposons ainsi une discussion qui partira d’une question initiale, quelle modernité pour la gauche ?, pour la creuser à partir de deux terrains plus spécifiques, celui des représentations économiques qui devraient être défendues par la Gauche aujourd’hui et celui de la conception de la communauté dont l’école a depuis toujours été considérée comme l’un des rouages essentiels. Economie et école, deux domaines pour lesquels les attentes – voire les espoirs – sont immenses. Si l’école semble si perméable aux visées néolibérales aujourd’hui, c’est peut-être qu’en son sein des ressorts ou des mécanismes sont particulièrement adaptés aux modes de fonctionnement du capitalisme actuel (évaluation, individualisation, projets, etc.). Ce sont les noeuds de la modernité – du travail à l’école – que nous voulons interroger.

Avec la participation de : Thierry Baudoin, Vincent Bourdeau, Yves Citton, Michèle Collin, Julienne Flory, Nicolas Haeringer, Noé Le Blanc, Yann Moulier-Boutang, Charlotte Nordmann, Jean-Claude Salomon.


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