Bar restaurant Le Lieu Dit - 6, rue Sorbier 75020 Paris - 01 40 33 26 29 - contact@lelieudit.com
Mercredi 13 février à 19h
Une politique des gestes est-elle possible ? Est-elle souhaitable ? Faut-il se désenvoûter du fantasme rigide de l’« Action politique » pour épouser la fluidité des gestes, petits et grands, individuels et collectifs ? Faut-il au contraire se méfier d’une politique rabaissée à une petite affaire de choix quotidiens, de performances ou de spectacle ? Les intervenants essaieront de mieux comprendre ce que sont et ce que font nos gestes, en quoi ils se prêtent ou résistent aux définitions habituelles de la politique.
Guillemette Bolens est l’auteur de Le Style des gestes. Corporéité et kinésie dans le récit littéraire (Éditions BHMS, 2008).
Yves Citton est professeur de littérature à l’université de Grenoble, membre de l’UMR LIRE (CNRS 5611), co-directeur de la revue Multitudes et collaborateur de la RdL. Il a récemment publié Renverser l’insoutenable (Seuil, 2012).
Rencontres organisées par La Revue des Livres en association avec le Lieu-Dit et les librairies L’Atelier et Le Monte-en-l’air.
Gestes d’humanités
Anthropologie sauvage de nos expériences esthétiques
Auteur : Yves Citton
Nos gestes en savent et en font plus que nous. Parce qu’ils se situent à l’interface entre nous et les autres, ils font émerger - à travers nous - des processus constituants qui dépassent nos intentions et notre rationalité conscientes. Parce qu’ils sont visibles à autrui, ils insèrent leur mouvement dans une dynamique collective qui déjoue les illusions de notre souveraineté individualiste. Parce qu’ils peuvent investir cette visibilité de la force de transformation propre à la feintise, ils ouvrent des perspectives capables de repousser les limites de la réalité.
Au carrefour d’une anthropologie « sauvage » et d’une archéologie des médias, cet essai envisage nos expériences esthétiques en termes de gestualités affectives, immersives, critiques, créatives et finalement mystiques. Il caractérise notre époque historique par une tension conflictuelle entre les programmations déshumanisantes qui la pénètrent toujours plus intimement (à grands renforts de machines informatiques et bureaucratiques) et les inflexions gestuelles qui constituent le réceptacle de nos humanités. Si nous devenons nous-mêmes en apprenant à habiter gestuellement ce qui nous occupe, alors c’est de ces gestes d’humanités que dépendent à la fois l’avenir de nos cultures et la poursuite de notre humanisation.
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